Montréal, le 19 novembre 2024 – Alors que le Québec fait face à un vieillissement accéléré de sa population, les défis liés au continuum d’habitation, de soins et de services pour aînés deviennent de plus en plus pressants. Une étude menée par KPMG pour le Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA) met en lumière les enjeux majeurs que la société québécoise doit aborder de toute urgence.
Tendances socio-démographiques : Un virage incontournable
En 2033, 25 % de la population québécoise aura 65 ans ou plus, et 4 % dépassera les 85 ans. Parallèlement, les besoins de cette population se complexifient : 65 % des personnes âgées de 85 ans et plus vivent avec au moins trois maladies chroniques. Malgré une amélioration de la santé financière de certains groupes, notamment chez les baby-boomers, 40 % des aînés subsistent avec un revenu annuel inférieur à 25 000 $, et les femmes demeurent plus touchées par la précarité que les hommes.
Des services insuffisants pour répondre aux besoins croissants
Alors que 87,7 % des aînés vivent encore à domicile, les services de maintien à domicile ne parviennent qu’à combler 11 % de leurs besoins, selon le Commissaire à la santé au bien-être (CSBE). Le secteur des résidences pour aînés (RPA) est également sous pression : entre 2019 et 2023, le nombre de petites RPA (moins de 30 unités) est passé de 925 à 512, fragilisant l’offre de milieux de vie adaptés.
Une pression accrue sur les finances publiques
Entre 2018-2019 et 2022-2023, les dépenses publiques consacrées au soutien des aînés sont passées de 6,7 G$ à 11,9 G$, une augmentation annualisée de 15,5 %. Le Programme de Soutien à l’autonomie des personnes âgées représente désormais 14,4 % du budget de la santé, et cette part continue de croître.
Dans ce contexte, les RPA, qui offrent un environnement humain et adapté à des coûts souvent compétitifs, doivent être reconnues comme des maillons essentiels du continuum de soins.
Le secteur des RPA face à des défis économiques majeurs
La pénurie de main-d’œuvre, la hausse des exigences de certification et la réglementation excessive ont considérablement accru les coûts de main-d’œuvre des RPA, représentant plus de 44 % des dépenses en 2023. Cela a conduit à une explosion des dépenses, rendant les petites résidences particulièrement vulnérables.
Marc Fortin, président-directeur général du RQRA, appelle à une action collective :
"Nos aînés méritent un système de soins et services qui reflète leur dignité. Cela passe par un financement équitable, un soutien accru pour le maintien à domicile et une reconnaissance du rôle crucial des RPA."
Le RQRA exhorte les décideurs à repenser le continuum de soins pour garantir un avenir où les aînés auront accès à des solutions adaptées, équitables et durables.
Consultez les principaux résultats de l’étude : https://www.rqra.qc.ca/actualites/eetude-kpmg
À propos du RQRA
Le Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA) est un organisme à but non lucratif dont la mission est de représenter et de regrouper les résidences privées pour aînés au Québec, afin d’offrir aux aînés la qualité de vie qu’ils méritent. Le RQRA regroupe près de 750 membres parmi les 1366 résidences privées pour aînés réparties aux quatre coins de la province pour un total de 108 000 unités ou 115 000 résidents. Ses membres offrent un milieu de vie de qualité aux aînés autonomes ainsi que des services d’assistance et des soins de santé à ceux qui sont en perte d’autonomie. Le secteur des RPA contribue annuellement au PIB québécois à hauteur de 4,6 G$ et génère plus de 3,2 G$ de retombées économiques directes pour l’économie. Les RPA représentent par ailleurs plus de 44,000 emplois au Québec, des revenus annuels de 1,3 G$ pour le gouvernement du Québec et de 240 M$ pour le gouvernement fédéral.
Source : RQRA
19 novembre 2024